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Deux articles un peu anciens, mais très intéressants, sur la bipolarité :

Troubles bipolaires : Diagnostique trop tardif

Article paru dans Santé mentale, No 79, juin 2003. Journal et chiffres français.

Les troubles bipolaires en chiffres

  • 20 à 50% des bipolaires font au moins une tentative de suicide
  • Le taux de mortalité est dix fois plus élevé que dans la population
  • 15% des malades meurent par suicide
  • 4 couples sur 5 divorcent
  • Les accès maniaques entraînent 49% de comportements
    violents voire criminels, et 57% de troubles de la sexualité

Pour la première fois, l’Association de recherche sur les troubles bipolaires (ARTBP) a organisé, le 25 avril 2003, une journée d’échange et de réflexion, entre les professionnels et les pouvoirs publics, sur les troubles bipolaires qui touchent 1,5% de la population (600’000 personnes en France). Placés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) parmi les dix maladies les plus handicapantes et coûteuses, les troubles bipolaires représentent la première cause de handicap et la seconde cause de souffrance liée aux maladies, dépassant ainsi les maladies cardio-vasculaires, la démence, le cancer broncho-pulmonaire et le diabète.

Les patients bipolaires attendent aujourd’hui en moyenne sept ans pour être diagnostiqués. Sept années au cours desquelles ils traversent des souffrances personnelles, une désocialisation familiale et professionnelle, qui peuvent les amener au suicide. Les états maniaco-dépressifs sont également responsables de passage à l’acte: 80% des délits commis par les bipolaires le sont avant que le diagnostic ait été posé. La maladie maniaco-dépressive coûte chaque année 10 millions d’euros à la France, soit 21% du coût des troubles mentaux dans leur ensemble. Ce prix comprend les arrêts de travail, les hospitalisations qui durent en moyenne 47 jours, les soins divers, les pertes de salaires, d’emploi et de productivité, les psychothérapies, les traitements médicamenteux ou encore les conséquences de la désocialisation. Pourtant, un diagnostic précoce, associé à un traitement adapté permet aux malades de retrouver un équilibre de vie, indique l’ARTBP qui souligne que la maladie maniaco-dépressive résultant de l’interaction d’un terrain génétique et de facteurs environnementaux « n’est pas une fatalité ».

La journée du 25 avril 2003 a été l’occasion pour l’association de demander aux pouvoirs publics de créer des structures de prise en charge spécialisées (consultations, réseaux et unités de soins) pour les patients bipolaires comme il en existe dans d’autres pays européens et aux Etats-Unis, mais aussi de développer la recherche afin de mieux identifier les facteurs environnementaux et de vulnérabilité de la maladie, d’améliorer l’information et d’encourager la précocité du diagnostic.

Fréquence des troubles bipolaires

Extrait de: «Prevalence of Bipolar Disorders : Traditional and Novel Approaches». Article rédigé par J. Angst et A. Gamma, hôpital psychiatrique universitaire, Zurich dans « Clinical approaches in Bipolar Disorders 2002 » joint en bas de page.

Traduction des points de résumé p. 4 : « Prevalence of Bipolar disorders »

  • Les études épidémiologiques se basant sur les critères traditionnels “Composite International Diagnostic Interview – DSM Criteria”, indiquent un taux de fréquence peu élevé de cette maladie dans la population de 1 à 2%, ces chiffres englobant les catégories trouble bipolaire I, II et cyclothymie.
  • Ces taux de fréquence dépendent des techniques de diagnostics utilisées ainsi que des instruments d’analyses.
  • L’hypomanie est sous reconnue : il est de plus en plus clair que beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes ont un sous-diagnostic cliniquement évident de morbidité hypomaniaque.
  • La dépression est sur-diagnostiquée aux dépens des troubles bipolaires II. De la même manière, la dysthymie et la dépression mineure sont sur-diagnostiquées alors que le trouble bipolaire léger est sous-diagnostiqué.
  • Les nouveaux critères pour définir l’hypomanie suggèrent que 25 à 50% des patients atteints de troubles de l’humeur souffrent en fait de maladie bipolaire.
  • Une identification plus précise des troubles bipolaires est nécessaire pour assurer le traitement prophylactique le plus correct à long terme.

Pour lire l’article dans son intégralité : Prevalence of Bipolar Disorders : Traditional and Novel Approaches